Participants: Dom, JP, Adrien, Remi, Marion, Tom
En attendant l'arrivée sur place des copains, prévue le jour-même, nous décidons de consacrer la journée à un entrainement à l'équipement dans le gouffre Raymonde. Marion et Dom se chargent d'assurer celui-ci pour la majeure partie des obstacles, suivant mes conseils quand c'est nécessaire. Pendant ce temps, Adrien, qui découvre le massif, progresse sous la surveillance de Remi.
Après une marche d'approche un poil plus longue que nécessaire (nous avons, par ma faute, dévié un peu trop à gauche dans la montée), nous rejoignons Rémi à l'entrée du gouffre vers 10H30. Nous constatons la présence de cordes dans le puits d'entrée. Ne sachant pas si celles-ci seront encore présentes au moment de notre remontée et considérant que le but de la sortie est de s'entrainer à l'équipement, nous décidons d'équiper en parallèle. Cela complique un peu la tâche, car les amarrages naturels et spits les plus pratiques ne sont plus disponibles.
Marion parvient quand même à équiper correctement le premier puits. Nous nous engageons ensuite au niveau du méandre exposé dont l'équipement ne figure pas dans le topoguide. Des mains courantes sont en place. Ne sachant plus si ce passage est équipé en fixe, j'indique à Marion qu'il faut poser nos propres cordes en parallèle. Je me ravise quelques minutes plus tard, une fois que plus de la moitié du boulot a été faite: on est en train d'utiliser la corde prévue pour l'obstacle suivant, et nous n'avons pas prévu le matériel pour équiper ce passage. De plus, les cordes déjà en place semblent avoir déjà été bien rentabilisées: ça doit donc être de l'équipement en fixe. Marion et moi laissons JP (qui nous colle au cul) nous devancer en utilisant l'équipement déjà en place, puis Marion équipe la suite (P10) pendant que Rémi récupère la corde posée "par erreur". A cet endroit, l'absence de spits est telle que nous sommes contraints d'ajouter nos cordes sur les amarrages déjà en place. On laisse deux amarrages en rab', en espérant que si des gens déséquipent, ils auront l'intelligence de les utiliser pour remettre correctement notre corde de progression.
Dom prend le relai à l'équipement au niveau du deuxième P10. La corde que nous avons prévue est un peu courte, et cela nous oblige à réduire l'équipement à sa plus simple expression pour pouvoir poser les pieds dans la galerie de l'écureuil.
La plupart des spits étant déjà pris, l'équipement de la tête du puits Nède s'avère ensuite assez pénible, à base de sangles et de dyneema. Dom se pose au bas du puits, et je rajoute un fractionnement au passage avant de le rejoindre.
A 14H environ, nous cassons tous la croute au bas du puits Nède.
Nous nous engageons ensuite dans la rivière proprement dite, toujours aussi sympathique. J'ai beau l'avoir parcourue 3-4 fois déjà, je me pose toujours des questions sur la nécessité ou non d'équiper certains obstacles. Le topo parle de quelques passages équipés en fixe, mais beaucoup de ressauts (parfois un peu "chauds") ne le sont pas. L'équipement en fixe mériterait d'être revu. Bref, on hésite, ce qui ralentit assez nettement notre progression. Après avoir posé quelques cordes au niveau des obstacles les plus pénibles et franchi des mains courantes dans les étages supérieurs de la rivière, on finit par atteindre le P14 situé avant le puits Delteil. JP, qui a "égaré" son jumar quelque part dans la cavité, nous attend là. Il fera la majorité de la remontée avec un noeud français en guise de bloqueur. Pendant ce temps, le reste du groupe descend le P14.
J'équipe le dernier petit ressaut avant le puits Delteil, puis une main courante sur laquelle je laisse le kit (qui pèse un âne mort) prévu pour équiper le Delteil. Je n'y vois plus grand chose: mon éclairage est passé en mode survie. Etant donnée l'heure déjà un peu tardive (entre 17H et 17H30, je crois), je décide d'en rester là pour aujourd'hui. De toute façon, les autres ont prévu de venir au Raymonde et de tenter l'équipement de ce fabuleux P130: en leur amenant le matériel sur place, j'ai fait une partie du boulot!
On attaque donc la remontée dans la foulée.
Je rejoins JP au début de la main courante du P14, et lui indique qu'il peut commencer à prendre un peu d'avance. Le temps que les autres me rejoignent, je finis de remplir mon kit avec une corde et quelques amarrages inutilisés et a priori inutiles pour le Delteil. JP est suivi de Dom, Adrien et Remi. Marion et moi fermons la marche.
Quelques centaines de mètres plus loin, au moment de quitter l'actif dont le plafond s'abaisse pour un shunt plus praticable, nous tombons sur Adrien, en train de rebrousser chemin. Les autres ne l'ont pas attendu, et il a raté un passage clé. Ne reconnaissant plus rien, il a décidé de faire demi-tour et est tout heureux de nous voir. A quelques secondes près, on se ratait...
La suite de la progression se déroule sans incident, jusqu'à l'embranchement entre l'amont de la rivière et la galerie qui mène au bas du puits Nède, où Marion poursuit brièvement vers l'amont au lieu de bifurquer.
Au bas du puits Nède, surprise: l'équipement déjà en place a disparu. Rémi est en train de remonter, JP et Dom étant encore devant. Je pense aux amarrages en rab' que nous avons laissés à la descente, et je commence à m'inquiéter un peu de la remontée à cet endroit.
Au sommet du P10 qui surplombe la galerie de l'écureuil, ça gueule, mais impossible de comprendre ce dont il est question.
Je finis par rejoindre Marion et Adrien. Rémi, situé plus haut, réussit à nous faire comprendre que la main courante se trouvant au niveau du méandre exposé a été déséquipée. Ca pue, je déteste ce passage: sans corde d'assurance, je trouve que ça craint.
Heureusement, j'ai remonté une corde et quelques amarrages depuis le fond: ils vont s'avérer bien utiles! Je récupère un amarrage supplémentaire sur une tête de puits, puis je rejoins Rémi et Marion à qui j'ai fait préalablement passer la corde.
Rémi a tenté d'équiper le début de la main courante, mais il a pour cela utilisé des amarrages indispensables pour la suite: on est en effet ultra-courts en matériel, et j'ai plus d'annelox que de mousquetons. Il faut donc reprendre l'équipement du départ en tressant directement la corde dans les annelox. En quelques minutes, je ré-équipe la totalité du passage en cramant la totalité du matos qu'il me restait. Ouf! Ca passe...
Le reste de la remontée se déroule sans incident.
Une fois dehors, nous apprenons en discutant avec JP et Dom qu'ils sont remontés en même temps que l'autre groupe qui se trouvait dans le réseau (ce groupe cherchait apparemment à réaliser une traversée via la rivière du Raymonde, mais nous ne l'avons bizarrement jamais croisé!). JP a pu passer avant le déséquipement de la main courante, et Dom est passé derrière "en libre".
Il est environ 21H30, il faut encore rentrer au gite...
Sur le chemin du retour, nous croisons David, Erwan et une fille du SC Poitevin qui se rendent au gouffre des Hérétiques pour porter assistance à un groupe en difficulté. Je me joins à eux pour l'intervention (Cf. les autres compte-rendus).
Avec les différents petits incidents qui l'ont émaillée, cette journée n'aura au final pas été de tout repos!