Thème de la sortie « Initiation à l’équipement ».
Etait présents : Patrick (La crampe est fille de l’attente nerveuse), Hervé (Réincarnation d’un moine Zen), Jean-François (grand prix de la camaraderie et grand porteur de kit devant l’éternel), Wil Glagla (j’espère qu’il ne s’est pas déchaussé les dents à force de claquer des dents) et Jean-Laurent (dans le rôle de l’apprenti). Permettez moi de stigmatiser la traîtrise d’El Jefe qui, sous quelques motifs obscurs, a annulé sa participation au dernier moment.
Avant de relater cette belle sortie, je voudrais d’abord remercier particulièrement mes quatre compagnons qui ont du subir les affres de l’attente pendant que consciencieusement, j’équipais les 100m de puits du gouffre des Indomptables. Ce fut long, j’en conviens mais enfin que voulez vous, il faut bien débuter un jour.
Tout débute donc au camping de Mane le samedi matin, de bonne heure et de bonne humeur. Patrick nous ayant rejoint malgré la fatigue. Après une longue étude des topos, nous nous décidons pour le gouffre des Indomptables enchaîné avec les puits du Pertuit. Belle sortie en perspective. Jean-Laurent équipera donc les Indomptables, puis les « énervés de la clef de 13 » s’occuperont de la suite pour ne pas perdre trop de temps.
11h00, c’est parti ! Malgré la lenteur de l’apprenti, nous arrivons dans la salle du vent après 100m de puits… Dans cette belle salle nous percevons nettement le bruit d’une petite rivière. Patrick, grand gourou de la Coume pense que les puits du Pertuit risque d’être impraticables. Bien vu ! Quelle connaissance. Effectivement il y a trop d’eau et personne n’a vraiment envie de passer à la douche… sauf Wil qui ne peut s’empêcher de prendre un petit bain, juste pour voir si l’eau de fonte est bonne.
Wil pas rancunier pour un sous nous guide à travers un joli méandre vers le réseau de la rivière du Mile. Patrick et moi allons jusqu’à la rivière malgré un boyau étroit à franchir (Non ! Je n’exagère pas, boyau étroit, c‘est écrit dans le topo). C’est vraiment splendide cette petite rivière et pendant que Patrick remonte rejoindre les autres, je remonte la rivière jusqu’à une cascade équipée puis je rejoint le groupe à travers le boyau étroit (si, si !). Il est déjà 14h00 et les estomacs crient famine.
Je ne sais plus trop qui a dit : « Si c’est équipé, on a qu’à remonter la rivière du Mile ! ». Un autre a renchéri : « Si la cascade de 10m est équipée, on peut sortir par le trou mile, y’a plus rien après ce n’est que du crapahu ! ». Pensez donc, une traversée à la Coume ! Qu’à cela ne tienne, Wil et moi proposons de revenir le lendemain pour déséquiper. Malgré une petite réticence d’Hervé, nous voilà donc tous parti plein d’entrain. Le boyau étroit (j’insiste) est avalé sans coup férir et nous voilà en train de remonter la rivière. C’est très beau ! La cascade de 10m est avalé et nous voilà sur la voie royale de la sortie. La remontée est un long, long, très long méandre où la progression est laborieuse. Il faut escalader des petites cascades, progresser de biais avec le kit à la main. Bref c’est beau mais très fatiguant et la perspective de sortir est comme une douce chaleur qui vient réchauffer nos corps mouillés et transit par un affluent farceur sous lequel nous n’avons eu d’autre choix que de passer. Je vous épargne le flot d’injures proférées lors de ce savoureux passage. Alors qu’un courant d’air vient nous lécher la nuque, nous indiquant l’imminence de la sortie, nous voici bloqué par un ressaut de 6m. Il est environ 20h00 et le Pinault des Charente dont nous parle Jean-François depuis un bon moment excite nos papilles. S’en suit une frénétique recherche de passage. Wil et Patrick ayant déjà parcouru le réseau, nous faisons appel à leurs souvenirs mais rien n’y fait ! Pas de sortie évidente. Patrick explore des étroitures infréquentables, remonte la cascade, mais rien n’y fait. Cette foutue sortie ne veux pas de nous. Dans un dernier effort, Wil et Hervé escaladent eux aussi la cascade pour buter sur un autre ressaut infranchissable. Nous nous retrouvons tous les cinq : c’est la crise, Patrick peste et jure comme un poissonnier des Capucins, Wil râle et s’énerve, Hervé fume une roulée, Jean-François reste stoïque et moi je grelotte car je commence à me les peler sérieux !
Il est 22h00 et il faut bien se rendre l’évidence : il faut faire demi-tour.
S’en suit une longue et pénible redescente de la rivière du Mile. L’heure n’est plus à la finesse, les kits apprennent à voler de cascades en cascades. Vient le passage redouté de l’affluent. C’est un supplice. L’effort suffi à peine à ne pas avoir froid. Tant bien que mal nous arrivons enfin à la sortie de cette foutue rivière et à ce boyau étroit (je persiste, c’est écrit). Avec l’humidité le boyau est devenu une véritable savonnette et la remontée d’un petit tronçon à 45° devient un véritable exploit où nombre d’entre nous y laisse un jus considérable. Il n’y a vraiment plus rien de drôle, Patrick déclenche des crampes. Après moult efforts, nous voici enfin revenu à la salle du vent. Il est 1h00 du matin, il faut manger et se reposer avant la remontée des puits. C’est horrible, nous sommes gelés, fatigués, trempés et les quelques gorgés de thé ou de soupe sont divines. Pour contrer le froid et l’humidité, Patrick dégaine les chaufferettes, les autres les couvertures de survis afin de limiter la perte de chaleur. Wil est vraiment dans un sale état : il n’arrive pas à se réchauffer. Quand à Patrick, il se tort de douleur sous l’effet des crampes. C’est très impressionnant et vraiment j’appréhende la remontée.
C’est reparti, Patrick passe devant, suivi de Wil et de Jean-François et pour finir, Hervé qui déséquipe (merci) et moi qui le précède. La remontée se fait sans encombre, je n’ai plus froid dans les longueurs. D’ailleurs je dégage tellement de vapeur d’eau que je ne vois plus rien 2 m au dessus de moi !
Vient enfin la sortie sous les encouragements de Jean-François qui nous attend depuis presque 1h00. Wil et Patrick se sont traînés jusqu’aux voitures pour se réchauffer.
Dehors il fait 0 ou 1° et il est 4h30 quand la voûte céleste étoilée nous accueille avec Hervé.
Le retour aux voitures est interminable malgré la proximité.
Arrivée au gîte vers 6h00 du matin, nous sommes laminés, certains ont la force de manger mais pas tous…
Conclusion et enseignements :
Il faut rester groupé. En effet il a été évoqué la possibilité que deux d’entre nous remontent et déséquipent. C’eut été gênant !
Ce n’est pas une surprise mais le mélange fatigue, humidité et froid est détonnant.
Au final le but d’initier à l’équipement me semble atteint même s’il faut en faire pour gagner en automatisme et en rapidité.
La couverture de survie, c’est top ! Gloire à son inventeur !
On n’a pas goûté au Pinault…
Pour Wil, Patrick et moi, on travaillé le physique et le mentale pour le Béhiako !
Christophe, je t'aime ! Toi, ta combinaison qui pue, la couverture de survie que tu avais laissé ainsi que la compote et la barre de céréales !