Avec Emilie, on part à 7h de Bordeaux direction la PSM. Le rdv est fixé à 13h30, on sera en avance.
Arrivé vers 11h sur les lieux on s’inscrit au PC.
Emilie, vers 15h sera la première à rentrer sous terre avec l’équipe Evacuation 1, qui est en charge d’apporter la civière à la victime et d’effectuer le « long » brancardage jusqu’à la base des puits.
Emilie : "J’intègre l’équipe apportant la civière au point chaud et en charge de l’évacuation du méandre à la base des puits. Les 300 m de descente et le manque de communication au fractionnement (On dit « libre » BXXXXX !!!!) ont raison de l’homogénéité du groupe. Ce qui donne donc deux sous-équipes de trois une sous-équipe de un et une sous-équipe de quatre. La coordination dans un grand groupe qui n’a pas les mêmes habitudes ce n’est pas simple.
J’arrive en bas en compagnie de Bastien et Stéphane, amis plongeurs sout crapoullaux, notre sous-équipe n°2 retrouve l’équipe trans occupait à poser le fil. Un petit problème de balisage leur a fait profiter d’un méandre étroit. Ils n’ont pas vu passer la civière. Nous décidons alors d’attendre la première personne de la sous équipe suivante afin de lui indiquer le chemin. Raté entre temps la sous-équipe de un est arrivée en bas et est partie du mauvais côté direction le siphon. Après avoir récupérer tout le monde direction l’autre branche.
Nous rencontrons finalement Charles (la victime) et l’équipe ASV. Un débat s’installe entre les partisans de « sortons tôt et commençons l’évac maintenant » et les partisans de « respectons la procédure ». Pour rappel un départ civière est toujours ordonné par le poste de commandement en surface soit par l’intermédiaire des transmissions ou par une navette ou encore dans le cas présent un mixte des deux lorsque les télécommunications de vont pas jusqu’à la victime. L’organisation de l’évac est compliquée par l’égaux des costaux dont l’hymne est très certainement bourriner c’est la solution
().
Bref à ce stade la gestion de l’équipe nécessite un chef qui chef et pas qui aime les compromis. Bonnant malant sous les demandes répétées de l’équipe médicale et de la victime pour préférer une évacuation moins rapide mais plus fluide en mode tortue (deux à quatre pattes portant sur leur dos la civière) ou chenille (ligne de spéléo en tête à cul en la civière glissant sur leur dos), la civière parvient à la base des puits. Un second point chaud est installé pour sécuriser et réchauffer la victime. Les partisans de sortir tôt et ceux n’ayant plus de mission remontent. L’équipe ASV, trois aides et trois crapouillaux restent. On papote, on mange et on raconte notre vie sous nos ponchos. Au passage la victime ressuscite, part se dégourdir les jambes et visiter la cavité.
Le PC annonce le décollage de la civière pour dans 20 min, il est temps de retrouver la victime. L’équipe ASV l’emmitoufle dans le duvet, et branle la civière. Tout est prêt pour le décollage… on prend un peu de temps pour communiquer avec la première équipe des puits. Ce sont les espagnoles, et personnes dans les français du fond de parlent espagnole. Un espagnol descend donc vérifier l’amarrage de la civière pendant qu’un français va vérifier le contre poids. Tout était nickel, techniquement on aurait pu se passer de cette double vérification. Mais la victime le vit que mieux. L’équipe ASV suit la civière, les spéléos remontent un à un. L’équipe crapouillaux déséquipe le filaire. Notre remontée s’amorce tranquillement alternant escalade, pendule et micro sieste. Ça bouchonne devant alors on applique l’adage « dors quand tu peux manges quand tu peux ». Bastien agrémente la remontée de chants Béarnais et Stéphane de parodie de Naheulbeuk
Nous retrouvons Rémi qui nous attendu ;-).
Au final, cet exercice aura particulièrement illustré l’importance de la coordination et de la chaine de commandement.
Pour ma part RAS jusqu’à 19h. C’est long. Je passe de bouquinage dans le camion à « tient ca bouge ptre qu’ils font les équipes ? » ah non faut espoir….bref les premières équipes en charges d’équiper les puits rentrent sous terre vers 18h.
A 19h je connais mon équipe (qui est cool) et ce que l’on doit équiper comme zone. On prépare les kits. On rentrera sous terre au final que vers 21h. 40min de progression et on est sur place.
On pose un premier contre poids sur un répartiteur pour le P70, on se le fait quasiment en direct avec une déviation humaine.
On pose ensuite un second contre poids pour le ressaut de 10m et enfin un troisième pour aller au milieu du P40. Puis on attend, on attend et on re-attend….vers 1h du matin la civière est là. Je fais contre poids. Entre mon modeste poids et un régulateur frileux je galère à descendre et donc à faire monter la civière mais c’est bon on y arrive.
Remarque : en tant que contre poids, ne pas se délonger tant que la civière n’a pas décollé ou qu’on n’est pas en charge dessus à 100%. C’est galère sinon.
Suite à un petit problème de coordination, pas grand monde a pu doubler la civière, on est donc obliger de la faire stationner à la base du P70, mais comme il y a de la place ça va. Le P70, heureusement équipé en double permet de faire doubler ou de libérer ceux qui veulent sortir vite ^^.
Je me retrouve rebelote contrepoids dans le P70, avec Régis à la manœuvre, ça se passe mieux.
Sachant que le trio de plongeurs de choc est resté au fond je les attends. C’est donc quatre plongeurs qui vont fermer la marche. Emilie, Bastien et Stéphane enlève le fil téléphonique et moi je déséquipe l’équipement en double du P70 (la cavité restant équipé pour les journées Aliénor qui ont lieu 15j plus tard).
C’est vers 5h du matin que toute la troupe sort pour aller manger une bonne garbure avant d’aller s’écraser de sommeil dans le camion.
