• Lieu : Béhiako Leiza (64)
• Personnes présentes (5) : Sébastien, Yann, Rémi, Erwan, David
• T : 43h
Episode 1
======
Départ vendredi soir de Bordeaux à 18h de chez moi avec Erwan. Petite séance de ramassage scolaire pour récupérer
Rémi à Pessac puis Yann et Sébastien à Léognan. L’équipe est au complet, le Tiguan est chargé à bloc avec le coffre de
toit et nous voilà en route pour un petit week-end sous terre attendu avec impatience par tous les acteurs.
Nous sommes sur place vers 22h15, il fait 22°C dehors avec un Fun à décorner les bœufs. Le temps de s’équiper et de se
répartir le matériel c’est parti pour 2 jours sans voir la lumière du soleil. Il est 23h, je me colle à l’équipement des 3 premiers
puits (P19 + P7 + P25). Je trouve la corde promise par Philippe en haut du P25 avec pour mission de remplacer celle située au
niveau du P4 + P11 entre le puits de la vasque et le puits du sac.
Je prends la voie fractionnée dans le P72 pour paralléliser la descente et je le regrette car les cordes sont d’une raideur sans nom.
Heureusement que mes deux kits me lestent sinon je pense que je serais encore en train de faire coulisser la corde dans mon descendeur.
Je remplace la corde en mauvais état puis je laisse l’autre sur place en bas du P11 et nous poursuivons notre chemin jusqu’à la base des puits.
Après la petite séance de reptation habituelle dans la chatière nous arrivons dans la galerie des navrés vers 2h30. Encore une bonne heure de
marche durant laquelle mes camarades me demandent régulièrement si le bivouac est encore loin. On y est enfin, le temps de déplier les duvets
et les locomotives se mettent en route pour la nuit : il est 4h et l’équipe de ronfleurs est bien en place à -500.
Episode 2
======
Il est 9h40, à peine 6h de sommeil et tout le monde émerge en même temps. Petit déjeuner copieux pendant lequel je propose d’aller d’abord
faire un tour au fond du Colorado jusqu’à la rivière de la Hoya pour y admirer les magnifiques galeries et les conduites forcées. Le temps de
préparer le pique-nique, nous décollons vers 11h30 du bivouac. Une bonne ballade qui se déroule sans encombre compte tenu de l’excellent
balisage et du fait que j’y suis déjà allé.
Nous marquons un petit temps d’arrêt au niveau de la péniche, toujours aussi impressionnante et certains se risquent à vouloir en calculer la masse.
On se rince un peu les yeux sur les crosses de gypses avant d’arriver dans le Colorado et ses 100 mètres de dénivelé. En bas on débouche dans cette
galerie extraordinaire qui ressemble à une bouche de métro avec un sol sablonneux d’une parfaite platitude.
Une petite partie de cache cache dans les conduites forcées communiquant entre elles et donnant sur la rivière de la Hoya, il est temps de faire
demi-tour et de casser la croûte. Après la ½ heure de pause syndicale nous repartons vers le bivouac où nous arrivons vers 15h30 pour prendre
une nouvelle collation.
Episode 3
======
Il est 16h et tout le monde est en forme donc nous décidons d’aller faire un tour du côté du réseau des gours pour y tourner quelques séquences
vidéo puisque nous sommes descendus avec les GoPro et les éclairages portatifs à LEDs.
La main courante du dernier ressaut avant le bivouac ne m’ayant pas enchanté, je décide de prendre le perforateur et la trousse à spit pour poser
un ancrage supplémentaire. Chose faite, nous continuons notre route vers le réseau des gours. La progression s’effectue dans de grandes galeries
variées et concrétionnées. On y trouve notamment une magnifique plage de sable sur laquelle on pourrait organiser un tournoi de Beach Volley,
malheureusement nous n’avons pas la tenue adéquate.
Nous arrivons enfin dans la galerie des gours où j’entends Rémi hurler de colère : il n’y a pas le moindre centimètre d’eau dans le gours situé au
sommet de la salle. Il faut dire qu’il était venu exprès pour ça et qu’il s’était fait tout son film à l’avance avec les éclairages au fond de l’eau.
Du coup on traverse le lac entièrement asséché et on finit par trouver un joli gours avec de l’eau pour pouvoir tourner.
Après avoir joué aux cinéastes, nous filons jusqu’au siphon des étoiles pour observer le niveau d’eau. Il est entièrement désamorcé et on y passe
avec de l’eau à peine au dessus des genoux. Derrière nous butons sur une coulée de calcite que nous n’escaladons pas. Nous jetons aussi un œil
dans la galerie qui va jusqu’au Puits des Pas mais décidons de faire ½ tour au moment où il faut ramper dans la boue car il commence à se faire tard.
Ayant bien étudié la topographie, j’avais remarqué sur le trajet qu’il était possible de descendre dans un étage inférieur pour rejoindre la galerie
semi active située en aval du bivouac. Ce chemin me semblait plus court mais ne sachant pas ce qu’on allait y trouver, je propose l’option à ceux
qui le veulent avec le risque de devoir faire ½ tour. Sébastien et Yann jouent la carte de la sécurité et rentrent par le chemin classique pendant
que nous tentons notre chance de l’autre côté avec Rémi et Erwan.
Bingo, un petit ressaut d’une dizaine de mètres équipé en fixe avec une corde et nous nous retrouvons dans la somptueuse et gigantesque galerie
qui ramène au bivouac. La galerie est entièrement asséchée et seul un petit filet d’eau coule dans le lavabo.
Avant de remonter le ressaut qui mène au bivouac nous profitons pour nous engager dans la petite galerie amenant de l’eau dans la galerie principale.
Cette galerie m’avait été indiquée par Philippe avec une cascade non explorée à escalader. Nous arrivons effectivement au pied d’une cascade de 5 mètres
qui semble assez facile à franchir. Je me dis que comme c’est à côté du bivouac, il serait préférable d’y revenir avec le matériel de topographie.
Finalement on remonte au bivouac et on se met minables dans le dernier ressaut qui est en réalité une montagne de boue. On arrive une vingtaine
de minutes avant nos deux compères passés par le chemin de l’aller. Il est 20h, le moment est venu de faire un vrai repas chaud et d’ouvrir la bouteille
de Pessac Léognan descendue spécialement pour l’occasion.
Episode 4
======
Il est 22h, je propose d’aller faire un peu d’exploration du côté du siphon de sable indiqué par Philippe. Seul le jeune et fougueux Rémi répond présent,
les autres en ont plein les pattes et je peux le comprendre compte tenu du peu de sommeil de la nuit précédente.
C’est reparti pour un tour, heureusement notre objectif est situé pas très loin du bivouac. Mais nous butons sur une coulée de calcite suivie d’un ressaut
de 8 mètres. Philippe m’avait bien indiqué de prendre la corde, ce que nous avons fait mais pas l’ombre d’un amarrage naturel ou d’un spit à l’horizon
et la descente nous semble un peu exposée.
Bref nous retournons chercher le perforateur et la trousse à spit au bivouac tels deux novices qui jouent aux apprentis explorateurs. Une petite demi heure
dans les gencives et nous revoilà à pied d’œuvre. Nouveau calvaire pour trouver un centimètre carré de roche saine afin de planter deux ancrages au milieu
de cette salle recouverte de calcite et de calcaire totalement pourri où les spits se plantent simplement en poussant avec le pouce.
Nous prenons finalement pied sur une gigantesque trémie où les blocs sont aussi imposants que les espaces entre ceux-ci et que les 10 mètres de vide en dessous.
En arrivant de l’autre côté de la salle je tombe sur le R5 dont j’avais cru comprendre qu’il était équipé. Je vois les spits mais pas l’ombre d’une corde. Il commence
à se faire tard et Rémi baille à se faire une luxation de la mâchoire, il est temps d’aller dormir. Nous sommes de retour au bivouac vers minuit.
Episode 5
======
Une bonne nuit de sommeil, il est 8h15, il faut se lever car notre aventure touche à sa fin et il faut songer à remonter.
Après le petit-déjeuner il est temps de réorganiser le matériel.
Avec Rémi, nous convenons d’aller explorer la cascade délaissée la veille en se donnant une 1h au maximum tandis que Sébastien, Yann et Erwan
commencent à remonter.
Nous sommes au pied de la cascade en quelques minutes. J’escalade en libre suivi par Rémi et nous nous retrouvons dans un méandre inexploré
où coule un petit filet d’eau. Les parois sont recouvertes de calcite par endroit et ce qui devait arriver, arriva. Nous buttons sur une coulée de calcite
qui obstrue complètement le passage après 40m de progression. C’est la fin de la visite, je sors le matériel pour topographier cette partie dans laquelle
il me semble inutile de revenir sauf avec du matériel de désobstruction et une grosse dose de motivation.
A l’approche de la base des puits j’entends des voix, on a rattrapé nos camarades ! Seulement voilà, ils progressent dans notre direction !
Un classique, ils ont raté la chatière et ont fait demi tour, j’indique le passage et en route pour la remontée fantastique.
Arrivés en bas du P25, Rémi et Erwan se proposent de jouer le déséquipement à pierre/papier/ciseau. C’est Rémi qui perd à ce petit jeu là.
Je file devant et je sors vers 18h. Le temps a bien changé car c’est sous la pluie que nous quittons les lieux.
Nous sommes de retour à Bordeaux vers 23h.
David.