Cavité : La Finou - Lot Plongeurs :(Fred), Thomas, Rémi, Emilie Configuration :
Rémi
bi 12L (230bar x2)
latéral
Emilie
tri 7L (200 x2 ; 230x1)
latéral
Emilie : « A la découverte de la Finou,
Dimanche matin, rendez-vous est donné à 10h à Montvalent pour aller découvrir la résurgence de la Finou. Nous commençons à nous préparer en attendant Thomas D. et Fred F.
La vasque est dissimulée à travers les buissons quasiment à l’aplomb du village.
Au briefing Thomas nous explique la cavité, nous partons pour 300 m de siphon avec un point bas à -30 m suivit d’une spéléo horizontale. Objectif : aller voir le 3ème siphon. Je pars en configuration tri-7L, un bloc latéral à gauche, deux à droite. Rémi prend un bi-12L.
Nous partons en premier, à la palme, avec Thomas et Rémi. Fred qui est en scooter (donc avance beaucoup plus vite) nous rattrapera dans le siphon.
Comme nous avons été quatre à nous équiper dans la vasque, l’eau est devenue trouble sur la première partie et la visi complémentèrent pourrie. Ne pas lâcher le fils, on ne trouverait pas l’entrée de la cavité. Le siphon n°1 descend sur une pente de galets instables, qui forme une étroiture après une dizaine de mètre. (Mes impressions sur le passage de l’étroiture sont disponibles en fin de CR). Vers -30 m la descente s’arrête, le sol est en argile, il est important de stabiliser un bon mètre au-dessus pour ne pas pourrir la visi dernier soi. Nous sommes à mi-distance du siphon. La galerie continue sur 150 m puis remonte par un petit puit. Une dernière galerie nous amène à la surface après 25 min de plongée.
Ce qui est intriguant lors de la traversée du siphon ce sont les différentes zones de température d’eau. On distingue bien, les eaux d’écoulements et de ruissèlement en provenance de la surface (ou de la Dordogne) des eaux souterraines. Les premières sont vivifiantes tandis que les secondes sont tempérées au tour de 13°C, par leur parcourt souterrain.
Nous nous dégréons et laissons le matériel à l’entrée du siphon (tout en conservant un masque pour le S2). Fred ne nous a pas rejoint, Thomas suppose que le scooter n’a pas pu passer l’étroiture et que Fred a fait demi-tour.
Les galeries qui s’ouvre post-siphon sont assez larges, disons une demi galerie de métro. La roche est marquée d’innombrables coups de gouge. Un débat s’installe, les sens des coups de gouge observés sont-ils cohérent avec les sens intuitifs de l’eau. Nous parcourons environs 700m marchant et grimpant dans des larges galeries. Un virage à gauche puis un à droite et nous voilà dans le petit lac du S2. Ce dernier se passe en apnée. L’apnée, n’étant pas ma spécialité je décide d’aller voir. Si le siphon le plat je passe sinon j’attendrais les garçons de ce côté. Le siphon est équipé d’une grosse corde pour se tracter. Il descend de 2 m puis 2 m d’horizontal puis 2 m de remontée. Il me plait je passe. Derrière nous nageons dans une galerie puis remarchons et « sautons » dans un canyon avant d’atteindre le S3. Il est limpide, nous ne nous y baignerons pas pour ne pas le troubler. Direction la surface. Thomas profite du retour pour nous faire visiter des galeries annexes. De retour à la mise à l’eau du siphon 1 pas de trace de Fred. On s’équipe et on prend le fils d’Ariane. S’équiper dans l’eau est plus aisé mais pourrit vraiment la visibilité. La descente du puit doit être impressionnante si l’eau est cristalline mais là malgré mes efforts pour éclairer les parois je ne peux que suivre Thomas sans profiter de grande chose. Un peu plus loin, Thomas nous fait quitter le fil pour passer par une lucarne. Vu la touille que j’ai en passant en deuxième, j’imagine que Rémi a une visi café au lait du Grand Antoine. Pas mécontente d’apercevoir le fils. Rétrospectivement le passage ne pose pas de soucis, mais le fils c’est bien quand même. Nous repassons l’étroiture. (cf. paragraphe dédié en fin de compte rendu) Pas de scooter, pas de Fred, c’est bon signe, le reste est facile, il doit nous attendre en surface.
Nous savons que nous rapprochons de la résurgence, car de nombreux petits poissons viennent à notre rencontre. Clairement le spéléoplongeur ne fait pas parti de leur liste de prédateurs, ils ne sont pas farouches.
En surface, Fred nous attend bougon. Il n’est pas allé plus loin que la mise à l’eau. Le joint d’une de ces bouteilles a cassé et il n’en avait pas de rechange. C’est contrariant pour lui, mais même si on ne dit rien, on est tous bien content »
Ressenti du passage de l'étroiture :
Le passage d'une étroiture dans un siphon de cailloux est un moment particulier, que chaque plongeur ressent différemment.
« Nous arrivons à l’étroiture Thomas ralenti et passe. Je m’engouffre et bloque. Mon gabarie bloque, c’est surprenant, cela ne m’arrive pas souvent. J’ai le nez dans les cailloux, les blocs qui raclent et les épaules contre le plafond. Pas d’affolement, mon cerveau est calme, il me dicte intuitivement, de prendre mes blocs droits et les écarter. Je suis ainsi moins épaisse et peux passer en me trémoussant à l’aide de quelques coups de palmes. J’avance de quelques mètres, me stabilise et regarde en arrière. J’ai peur d’avoir refermé le passage et que Rémi ne puisse pas passer. J’ai plus peur d’avoir coincé Rémi dedans que d’être coincée derrière le siphon. En même temps, c’est normal, je sais que le siphon ne présente plus de difficultés,que j’ai largement assez d’air pour rejoindre l’exondé et y attendre au besoin. Progressivement je perçois les lampes de Rémi qui arrivent. Ces instants semblent toujours très longs. Tout va bien, il est là. Thomas nous fait signe de repartir. Je suis le guide, mais je n’aurais pas été contre avoir une pelle US post-siphon, pour le retour, au cas où…
Le retour n’est pas moins compliqué. Thomas ralentit, de nouveau pour passer l’étroiture, on n’en a pas parlé post-siphon mais une part de moi espère sincèrement, qu’il ne trouve pas Fed coincé. C’est mon tour, j’évacue tous sentiments et visualise ce que je dois faire sur l’instant, le reste sera traiter plus tard. Comme pour l’aller, même si mon passage est frottant, je suis calme, j’ai de l’air et écartant les cailloux, ça passe. Par contre dès que je suis passée, je m’inquiète, j’ai peur d’avoir refermé le passage sur Rémi de l’avoir enterré. J’aimerai rester au contact de l’étroiture. Mais mon cerveau me commande de libérer l’espace au profit de Thomas, qui aura plus de force pour dégager Rémi au besoin. Je me pose donc au-dessus en attente. C’est long d’attendre. Rémi arrive. C’est bon, c’était une belle sortie »