Sortie spéléo – Aven de la Leicasse
TPST : 12h
Nombre de personnes : 18, dont 3 du GESA (Dominique, Rémi, Adrien)
Sortie invitée GERSAM, objectif : le Petit Fond
Après une nuit gracieusement offerte par nos hôtes du GERSAM, réveil ce matin vers 7h30. On notera le décollage difficile de Dominique
, a.k.a. Kustewe pour ses compères en souvenir de son bon vieux temps aux Antilles. Après un bon petit déjeuner, c’est le départ peu avant 9h. On fait partie de la première équipe ; au passage, des remerciements à Vincent
pour l’organisation et la formation des groupes au vu du nombre de participants. Une autre équipe comporte un photographe venu pour capturer les belles concrétions de la cavité. Deux personnes, dont votre dévoué narrateur, se ramassent un bateau pneumatique dans leur kit (chouette, il y aurait un lac sous terre). Après un long trajet de 15min en voiture par des températures négatives (oui oui, ça fait un petit trajet au chaud), on se change sous la brise fraiche (ha ce bon souvenir de Rémi qui perd ses doigts), puis on entame la longue marche d’approche de 5min. Enfin une approche bien dimensionnée !
Une fois arrivés au trou, le sous-groupe de 5 a pu profiter du courant d’air chaud et réconfortant s’échappant de la cavité. Nous étions face à une entrée aménagée, l’entré historique étant d’après nos hôtes un peu étroite (retenez un ramping horrible de plusieurs heures où tu n’as pas intérêt à te planter plus bas sinon tu fais partie du décor pour les prochains millénaire). Il faut souligner le confort d’un trou chaud quand on est habitué à la Coume et la PSM où se meuler est l’activité principale.
L’aven de la Leicasse est un composé de différents réseaux situés vers -200m/-300m, avec un faible prix à payer de 100m de verticales et le reste en crapahut. Les premiers mètres de descente se font dans de petits puits et ressauts, légèrement étroits par endroit mais généralement faciles à franchir. Déjà, de belles concrétions et draperies s’affichent ici et là. Puis un grand puits (le puits du Robot, 109m) à permet d’atteindre la base, avec deux grandes désobstructionées de 30-40m. En bas, un léger pendule et une splendide reproduction miniature d’un château en boue, ça sent l’attente avant les verticales au GERSAM (c’est de bonne guerre !).
Une fois dans les réseaux inférieurs, place aux grands volumes (Galerie de la Nuit Blanche), des belles salles avec des plafonds perchés jusqu’à 150m, des concrétions diverses et variées, et d’une blancheur éclatante. On notera aussi des rétrécissements répétés entre les salles, ayant donné des sueurs dans le dos de nos hôtes explorateurs lors de la découverte, craignant en voir la fin venir. De nombreuses et impressionnantes escalades ont laissé de fines concrétions appelées « cordes ». Attention à ne pas monter dessus, au-delà de 15ans, ça fait partie de la déco de la grotte ! Je dis ça car Rémi a failli prendre une blague au premier degré, mais niera évidemment tout en bloc (noter la sincérité de votre dévoué narrateur). Il existe des réseaux secondaires qu’on n’a pas ou peu eu la chance de voir, comme les galeries forcées et la galerie de l’araignée rouge, probablement aussi splendides.
Après plusieurs heures de progression et avant d’arriver à notre objectif, il reste à passer un siphon, en commençant par le vider. Derrière cet obstacle, la récompense promise dépasse l’entendement, avec le fameux lac du Titanic où de nombreux spéléos ont sombré (retenir qu’ils ont probablement dû finir à la nage) ainsi que de splendides concrétions, si majestueuses que toutes celles auparavant seraient négligeables. Bon la deuxième partie reste à prouver, car cher lecteur, vous allez bientôt comprendre. En effet, après 2 heures d’écopage assez rythmé, avec une chaine humaine assez bien organisée, le niveau baisse et le passage est possible. On retiendra plusieurs centaines de bidons vidés. Entre temps, certains se sont relayés pour aller manger. Il faut noter que les combinaisons épargnées jusque-là, sont difficilement plus pourrissables. Le passage du siphon se fait bien, les galeries derrières, annoncées étroites par nos hôtes (traduction pour nous-autres non krytoniens : penser à rentrer les oreilles
) se font correctement dans un premier temps. J’ouvre la route (bizarre d’habitude on me met derrière… bof juste un détail), un passage bas, un autre… Puis j’arrive à un croisement dans le boyau, soit à droite, soit à gauche. Alors je vais à gauche, je vois un trou vertical coudé semblable à un terrier de lapin. Bon ça ne doit pas être ça, ou bien il va falloir pousser le régime au niveau ultra-tight. Du coup, je prends à droite, un boyau descendant relativement large et… colmaté ! Mince, se serait-on plantés ?
Est-ce possible que ça soit de l’autre côté ? La topo semble le dire. Et là, en spéléo comme dans n’importe quelle situation un peu merdique, faut toujours avoir un Rémi sous la main. Un appel ferme «
Rémiiiiiiiiii !!!
» fit venir notre renard des cavernes qui entra, non sans mal dans le terrier. Je ne pouvais alors m’empêcher de penser à cette scène dans le film Forest Gump quand le supérieur demande à Forest de vérifier un trou tout juste grenadé pendant la guerre du Vietnam et qu’il y entra la tête la première sans poser de question. Cela dit, notre Rémi est pourvu d’un peu plus de neurones, et vu l’étroitesse du trou et le manque de certitude affiché par nos hôtes, fit nerveusement machine arrière et pour ressortir. Dominique y descendit juste après pour en arriver à la même conclusion, ça frotte les oreilles ! Le groupe revint alors avant le siphon, se rendant compte que la sortie allait se terminer ici. Le vidage du siphon avait trop couté en temps de toute façon, il y avait habituellement moins d’eau. Pourtant, nos hôtes sont quasi-certains de ce passage, et l’un d’entre eux fit d’ailleurs le trajet dans le boyau sur 30m (sur 50m au total), on se rendit compte pour nous autres terriens que c’est juste d’un autre niveau
. Un grand merci au passage pour ce petit thé chaud en revenant du siphon.
La remontée se fit plus rapidement, avec une sortie du trou 12h après y être entré, et sous quelques flocons de neige. Le sol commençait doucement à se recouvrir d’un manteau blanc, à l’instar que nos souvenirs des concrétions de la Leicasse. Les splendeurs post-siphon du petit fond resteront néanmoins légendes. Rémi et Kustewe se joignent à moi pour des remerciements appuyés et chaleureux aux membres du GERSAM, pour l’accueil, le gite, le couvert ainsi que la visite guidée de cette cavité chaude et généreuse. Un grand merci à Dom pour cette belle aventure.
THE END