Coloration Camiac-et-Saint-Denis (33) 08/02/2009 - 15 pers.

Pour information, la fluo est ressortie mardi matin 10/2/09 (à confirmer dimanche auprès de notre informateur) et a été aperçue à 9h00 par M. Brugier, habitant au-dessus de l'émergence de Crottemoront(R3 ; attention une petite erreur s'est glissée dans notre localisation sur la carte. R3 est un peu plus à l'Est, juste après la route. Par contre, la topographie du C.R.E.S. est localisée à peu près correctement). La coloration a été visible jusque dans l'après-midi de mercredi 11/2/09. Il a pris une photo que je dois recevoir par mail. Je la diffuserai dès réception. Cette coloration permet donc de lever un point sur l'importance du réseau. Il reste cependant de nombreux mystères que j'évoquerai dans un article. Vos contributions seront bien sûr bienvenues. L'intérêt d'une désob à cette émergence est donc de plus en plus intéressante. La mairie de St Quentin-de-Baron semble très intéressée d'ailleurs par ce projet. :fsgjyt:

Pour information, nous avons fait 274 m de topo ce qui nous amène sur l'éboulement IV, juste après. La galerie de gauche est une arrivée en hauteur active en ce moment. Chris me l'a signalé car on entendait une cascade.
Il semblerait que l'on va dépasser les 300m la prochaine fois.

Suite de la réflexion sur le réseau de St-Denis La reprise du travail d'exploration et de désobstruction que nous avions mené à la perte de Rambeau est tout aussi intéressante. Compte tenu de la présence de CO2 (sans doute), je proposerai dans un premier temps d'agrandir l'étroiture qui permet d'accéder vraiment au réseau. Cela permettra une entrée d'air plus importante. Si nous pouvons aussi supprimer une voûte mouillante ou siphone dans la galerie inférieure nous aurons alors une véritable circulation d'air pour le début du réseau. Un travail facile à réaliser et surtout à peine à 15-20m à l'intérieur de la perte.

juste pour une petite precision,

je n'ai pas la topo sous les yeux, mais la petite cascade dont je parlais, se situe juste au dessus de l'étroiture, elle est bien avant la galerie de gauche (à 3/4 métres) qui elle, même si je n'y est pas été ce coup ci, semblait humide et glissante mais sans presence d'eau.
Il s'agit donc, comme d'une petite faille dont (à mon gout) le débit semblait assez important, en tout cas plus important que lors de la sortie du 8 .....

J'espere ne pas vous embrouiller l'esprit avec mes commentaires

Si je comprends bien il y a un truc devant le machin mais c'est pas le bidule alors là, la topo de 1958 ne permet pas de préciser en effet. A nous donc de faire un relevé précis. En tout cas, vu le bruit de la chute d'eau, il y a derrière un bon captage. Mais si je me rappelle bien, on ne peut y passer (je me trompe Christophe ?). Nous ferons une coupe particulière à cet endroit Christophe. De cette manière nous y comprendrons peut-être quelque chose :dsrtgh:

Et encore, vous n'avez pas vu LA cascade loin derrière la voûte mouillante ! C'est une chute d'eau, le Niagara, à côté, c'est du pipeau !
Véronique

Pourquoi Il y a une autre cascade encore ? Mais on me cache des choses ici Tu peux nous la décrire Véronique Sur la droite ou sur la gauche dans le sens du courant ? Quelle taille ? Possibilités de la remonter ou impénétrable ?

pour ce qui est de la premiere, effectivement il n'y a pas moyen d'y passer (à moins d'embaucher STUART LITTLE) juste d'admirer le jolie petit filet d'eau

ben oui !!!!! je les ai pas vu moi les chutes de St DENIS :hrtysq:

OK je sors :fsght:

Les photos de la sortie sont en ligne. Pas de prises de vue de l'injection, dommage !

François aussi a pris des photos. Il faisait partie de l'équipe qui a déversé la fluo. Il va bientôt les envoyer.
Véronique

VERONIQUE a écrit:

Qu’est ce qu’un traçage à la Fluorescéine ?

Un traçage ou coloration consiste à injecter de la fluorescéine dans un ruisseau souterrain pour connaitre son trajet. La fluorescéine est une substance fluorescente sans impact sur l’homme et l’environnement. Elle a la propriété de colorer l’eau d’une teinte verdâtre sans aucune toxicité. Après injection, nous surveillons les sources avoisinantes qui sont susceptibles d’être en relation avec le ruisseau souterrain.
Ainsi une opération de traçage permet de définir les limites d’un bassin d’alimentation en eau souterraine. Par cette étude il est possible de diagnostiquer la vulnérabilité d’une nappe, et prévoir l’ampleur d’une pollution qui parfois révèle des surprises par son étendue.



La photo ci-dessus montre l’eau colorée à la suite d’un
traçage sur la commune de Frontenac. Le colorant parfaitement neutre n’a aucun
impact sur l’environnement. Une eau potable reste parfaitement potable, pour le
bétail comme pour les populations, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. L’eau peut
rester verte durant 3 ou 4 jours.

Présentation de l’expérience

La fluorescéine va être injectée
dans la rivière du réseau souterrain de Saint Denis P1 (Cf. carte de synthèse)
le dimanche 8 février. Elle devrait ressortir par l’un des sites étudiés R1, R2, R3 R4, R5 ou R6 et le cours d’eau
sera alors coloré jusqu’à la
Dordogne
Elle apparaîtra la semaine suivante. Si vos services sont
concernés merci de prévenir et de rassurer les usagers et riverains des cours
d’eau concernés par la coloration : ruisseau Bisquetey, ruisseau de
Daignac, ruisseau de Labrède, ruisseau de Canaudonne.



Dimanche 8 février

Le temps est froid et sec, idéal pour s’introduire dans une grotte girondine. Aujourd’hui, à l’initiative du Comité Départemental de Spéléologie de la Gironde, une équipe de spéléologues va réaliser le traçage de la rivière souterraine de Saint-Denis (près de Camiac-et-Saint-Denis). Lorsqu’un réseau souterrain est impénétrable par l’homme, un moyen pratique pour découvrir le(les) cheminement(s) ou la(les) résurgence(s) d’un cours d’eau est de le colorer avec de la fluorescéine.
Tout d’abord, voici un historique qui a mené la communauté spéléologique à valider ce projet.
Il existe un dédale de galeries dans le secteur de Camiac-et-Saint-Denis et de Saint-Quentin-de-Baron qu’il était intéressant d’étudier de plus près. Les premières explorations et une topographie sont réalisées dans les années 1950 par la S.S.P.B., suivies plus tard de plusieurs visites par des spéléologues qui voulaient en savoir plus. Les spéléologues du C.R.E.S. réussissent dans les années 1980 à explorer et topographier une partie d'une galerie près de l'émergence de Crottemoron. Cependant, des siphons en aval et en amont bloquent leur cheminement. M. Audouin plonge le siphon amont et débouche dans la suite gazée. Au lieu-dit Rambeau, les membres du GESA réussissent, il y a quatre ans, à pénétrer dans une galerie de plus de cent mètres de long avec deux salles de taille appréciable pour la Gironde. Hélas, là aussi le gaz carbonique arrête la progression. Des histoires courent à propos de visites souterraines réalisées par plusieurs habitants du secteur, confirmant le développement important du réseau qui se laisse désirer. Et puis, le 6 décembre 2008, le CDS, soutenu par le maire de Camiac-et-Saint-Denis, entreprend de dépolluer une doline appartenant au réseau du Pas de Michaud. Même si les entrées ne sont pas accessibles, elles corroborent cependant l'existence d'une nouvelle galerie.
En même temps, la société Réactif RAL, laboratoire spécialisé dans la détection chromatique, contacte Jean-François H. pour tester une nouvelle préparation de fluorescéine. Le produit est à l’état de petits granules ce qui présente l’avantage de ne pas être volatile comme la poudre.
L’idée d’opérer une coloration de l’eau se met en place. Le mois suivant, s’ensuivent des missions de repérage des points clefs où placer des fluocapteurs chargés de « piéger » la fluorescéine qui sera charriée par l’eau. Des points qui bien évidemment seraient susceptibles de communiquer avec la perte de Saint-Denis (voir la carte fournie). Une lettre d’information est alors envoyée aux mairies concernées pour expliquer l’intérêt de ce traçage de cours d’eau et rassurer la population riveraine à propos d’une possible coloration verte des rivières (voir document joint).
C’est le jour J. Deux équipes sont formées. La première (Fred M, Sylvain G., Stéphanie S., Gérard B. et Cachou T.) reste en surface car elle est chargée de poser les fluocapteurs aux six points stratégiques. La deuxième (Blandine F., Titouan P., François A., Christophe M., Didier P., Laurent, Marie-Jo B., Norbert W. et moi) se prépare pour se faufiler sous terre afin de déverser la fluorescéine au fond de la galerie de Saint-Denis. A noter, la présence d’un participant tout particulier, Rodolphe D., directeur de recherche représentant la société Réactifs RAL, qui fournit le produit marqueur. Il vient aussi faire un tour sous terre. Après avoir étudié la topographie du réseau, l’expédition de l’équipe « fluo » démarre à midi. Au bout d’une progression d’environ 200 mètres, l’étau se resserre : une voûte mouillante se trouve droit devant. Titouan, le premier, ôte son casque et réussit à la franchir avec une certaine dose de sérénité et de courage. Je lui emboîte le pas, suivie par François. La configuration de la galerie (étroitesse, plafond bas, présence de gaz, de sédiments rendant la progression peu commode) me contraint à restreindre l’équipe « fluo » au nombre de trois personnes. Didier et Blandine attendront patiemment l’équipe « fluo» tandis que tous les autres rebrousseront chemin. Des feuilles, des branchages et du sable sont restés collés à la voûte, ce qui signifie que la galerie doit être ennoyée lors de fortes pluies. Il y a deux semaines, la tempête s’est abattue dans le grand Sud-Ouest. On assiste probablement à ses « stigmates ». Dans ses souvenirs d’excursion, Gérard n’a pas précisé l’existence d’une voûte mouillante. Peut-être s’était-il arrêté avant, ou bien le niveau de l’eau était–il plus bas ? Le cheminement semble long, on n’en voit pas la fin. Les corps sont d’abord allongés dans l’eau, puis redressés dans un grand canyon d’au moins 3 mètres de hauteur pour finir ensuite en position quatre pattes. Cela prendra plus d’une heure et demie pour atteindre le point de chute, marqué par une vasque d’eau profonde d’environ 0,40 m. François continue quelques mètres après la vasque en s’engouffrant dans un laminoir où il doit jouer des coudes pour pouvoir avancer. Jugeant la situation toujours aussi délicate, il fait demi-tour. Le débit de l’eau est faible (on ne l’a pas mesuré, mais la pente est proche de – 2 degrés et la quantité d’eau n’est pas très importante). On décide donc de se regrouper tous les trois et de ne plus bouger pour observer s’il y a du courant. Après quelques minutes de stagnation des trois humains, l’élément eau reprend ses droits et se fraye doucement un chemin entre les rochers. C’est bon, on peut procéder à la mission terminale de l’équipe « fluo » : ouvrir le pot étanche dans lequel sont conditionnés 1,2 kilos de fluorescéine sous forme de granules et les déverser directement dans l’eau. A peine injectée, la fluorescéine, à l’origine de couleur rouge-marron, provoque-t-elle un nuage vert fluorescent au contact de l’eau. Aussitôt, le constat est flagrant : le nuage prend possession de l’eau et s’en va en suivant le courant. Mission accomplie.
Quelques photographies sont prises, puis vient le moment de rebrousser chemin car l’eau de la vasque est froide ! L’équipe « fluo » rejoint l’équipe « patiente » et, en duo, elles rejoignent la sortie de la cavité.
Il est 14 heures 30. L’équipe de surface qui a posé les fluocapteurs est là, mais se tient à distance (au moins à 10 mètres, et il faut noter qu’il n’y a pas de vent !). Il ne faut surtout pas que les personnes de ces deux équipes se rencontrent d’ici une semaine car l’équipe de surface ira relever les fluocapteurs et elle ne doit pas être contaminée par la fluorescéine ! Des analyses en laboratoires seront ensuite faites par la société Réactifs RAL pour déterminer si les fluocapteurs sont chargés en fluorescéine. C’est ainsi qu’on saura si des galeries communiquent et où elles débouchent.
Remerciements à Frédéric Maffre, Jean-François Hayet, la société Réactifs RAL (http://www.reactifs-ral.fr), au Comité Départemental de Spéléologie de la Gironde et de son président, Mathieu Jambert, aux mairies de Camiac-et-Saint-Denis et de Saint-Quentin-de-Baron, aux clubs du CRES, de la SSPB, du GESA, et à tous les participants.

Véronique T.
(Texte relu par Frédéric M. et Jean-François H.)[img][/img]

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