Sortie dans Augey sous la neige et le vent. 5h30 de visite avec 27 m de topographie. A lire ces quelques chiffres, on pourrait se dire à juste titre que nous avons pris notre temps, voire que nous avons glandé (Didier, Sylvain, Fred). En réalité, du moins à mon avis, il n'en est rien.
Premier objectif : terminer l'agrandissement de la boîte aux lettres.
Aujourd'hui, celle-ci est aux normes européennes et Denis devrait en être satisfait. Nous avons fait passer le gros colis, je veux parler de Sylvain, et aucun problème ni à l'aller ni au retour. On peut donc considérer que cette difficulté n'en est plus une si l'on se positionnne correctement sur la méduse.
Deuxième objectif : repérer une galerie annexe assez grande pour faire la topo. En fait nous avons atteint, après avoir passé la première voûte mouillante (l'eau était pour une fois à bonne température et n'a pas été un pb, surtout pour Sylvain qui n'avait pas de combi néoprène) et la visite de ce secteur, la deuxièm voûte mouillante. En revenant sur nos pas, je montre négligeament à Didier une petite arrivée d'eau que nous avions repérée lors d'une sortie précédente, en lui demandant s'il la reconnaissait. Suite à sa réponse négative, et ayant du temps à perdre, Sylvain devant faire le plein de sa bonbonne, je m'enfile dans le boyau (0,50 m de diamètre) position horizontale et rampé pour le plaisir : 3 m ; 5 m. Là j'ose une blague vaseuse aux deux autres restés en arrière : vous savez quoi ? ça ne s'agrandit toujours pas. Didier : surprenant cela !. Mais bon, je suis têtu et je m'avance jusqu'au virage histoire de .... Tout en devisant sur la bonne fortune des deux lacheurs, je m'apercois qu'un bruit insolite a attiré mon attention. Un bruit de cascade mais avec de la résonnance. Bien anormal à mon avis dans un boyau de cette dimension. Je pousse donc réellement et plus rapidement vers le virage. Et là .....
Boum badaboum ! je peux me relever dans un petit élargissement dans lequel j'aperçois un départ en hauteur. Mais plus étonnant, j'entends toujours ce bruit et cette résonnance. Il faut se rendre à l'évidence cela se passe encore plus loin. Inspection rapide des lieux : il est évident que je suis dans quelque chose d'imprévu. Du rampé pour aboutir dans du plus grand, j'avais pas vu et pas attendu cela car dans le collecteur que je viens de quitter, les dimensions sont plus conséquentes. Mais voilà que cela se complique car sur un des côtés de la "salle", je vois comme un halo de lumière venant de .... là j'ai un doute, voire un sérieux doute car dans cette direction c'est simplement le collecteur où sont Sylvain et Didier.
J'appelle alors et leur signale ma découverte. Didier, moqueur me fait remarque que si c'était le cas, j'aurais dû voir lors du relevé topo cette fenêtre. Il n'en est rien et décide de se rapprocher de moi en remontant le cours du ruisseau d'Augey. Mais là, il passe devant moi sans me voir et aurait continué si je ne l'avais pas arrêter en lui signalant qu'il venait de passer à quelques mètres de moi. De toute évidence, cette fenêtre se situe dans un recoin du virage qui la rend invisible à nos lumières.
Ils me rejoignent alors en passant par ce shunt seulement à moitié bouché par des sédiments qui ont vite fait de se retrouver au sol. Moi, je me retourne et repart de l'avant en ayant envie de prendre de la hauteur. Grand bien me prit car je découvris alors que nous venions de déboucher dans une salle aux dimensions plus conséquentes : environ 5 m de long, 2 m peut-être de large mais plus extraodinaire, c'est que le plafond était invisible. Pas de plafond, juste le noir du gouffre. Une escalade s'imposait donc dans une sorte de paroi totalement imaculée de boue ou plutôt de couches de sédiments déposées par les crues. Je monte donc tant bien que mal, je monte je monte et je monte. Mais c'est que ça commence à faire haut tout ça, haut et glissant gare au vol plané car l'atterrissage n'est pas garanti avec douceur. Du haut de mes six mètres environ, je vois que je suis au fond de la salle et que des deux côtés il y a des dépots sédimentaires très importants. Au centre, une sorte de rainure, en fait le sillon du ruisseau de cette galerie qui vient vers moi mais qui disparaît en s'enfonçant dans l'argile. En bas, on me crie qu'il y a une superbe cascade. Pas étonnant vu l'altitude.
J'invite mes chers amis lacheurs à me rejoindre étant donné que la galerie continue et que l'on est debout. En effet, la galerie est large dans les trois mètres, haute on ne touche pas le plafond. Mais bon, toute chose a une fin, plus on avance et plus ça baisse et se réduit en largeur sans pour autant nous ralentir. Sauf que là, juste après le virage un beau laminoir nous attend sans espoir d'aller plus loin. Bon d'accord, à côté le shunt nous ouvre ses bras, dans la boue, allongé comme position mais je passe et j'avance. Un caillou à droite, une étroiture à gauche, bref, la Gironde mais j'atteint une bifurcation. Didier qui m'a suivi, Sylvain préfère rester en arrière, prend à droite et part se prendre la tête avec une étroiture. IL débouche une dizaine de mètres plus loin dans une salle où il peut se mettre debout. La suite est en hauteur mais il s'agit d'une faille impénétrable.
Moi je suis parti vers la gauche, pas de chance, une étroiture en plein milieu du passage. Bon parteau, burin, caresses et hop je passe. Position horizontale, reptation, ondulation, mais j'avance dans une diaclase, un peu étroite mais de plus de deux mètres de haut. J'avance, j'avance, à tel point que je perds le contact audio avec Sylvain et Didier, mais l'envie d'en voir plus m'a pris. 10 m, 20, 30 m ... enfin je vois un coin plus sympa : une salle où l'on pourrait prendre le thé à deux avec un puits remontant au-dessus mais il est bouché. Par contre, c'est un peu plus large et ça continue. Mais le temps passe et je me dis que si on veut faire quelques relevés, la découverte attendra encore un peu. Avec Didier, on se met à relever les côtes dans la boue d'ailleurs le carnet ne ressemble plus à grand chose, encore moins quand mes piles me lâchent et que le compas prend l'eau rendant pour quelques instants les visées impossibles. D'où les 27 m de topo qui n'ont ni queue ni tête puisque elles se situent au milieu de la galerie.
La suite au prochain épisode.
A tout spéléo salut
Frédéric
PS : je pense donner le nom de galerie de l¹étage supérieure afin que l¹on s¹y retrouve car il commence à y avoir de plus en plus de galeries annexes sur le plan.