Participants: Erwan, David, Tom
Un gros week end ponctué par des oublis individuels que nous tairons, ayant passé un pacte de silence mutuel, et une quinzaine d'heures passées sous-terre pour remplir la plupart des objectifs que nous nous étions fixés:
- lever deux points d'interrogation dans les amonts de Murubeltza
- noter le matériel laissé à poste entre la salle des 3PD et le pas du diable
Pour ma part, c'était la première pointe au delà du puits Katy. J'avoue que je trouvais alors déjà certains passages entre l'escalade après le pas du diable et le bas du puits Katy assez pénibles. J'ai découvert que la suite n'était qu'une succession de rampings, de boyaux, de méandres pas super étroits mais chiants quand même, d'escalades et de désescalades dans des blocs d'une cohésion pas fantastique...
Les expressions (à peu près) les plus utilisées :
Erwan: "C'est vraiment merdique ce passage"
David: "Ah, il y a encore un passage de merde"
Tom: " Merde, j'avais zappé cette saloperie de passage"
Une chance quand même: il faisait super beau, on ne s'est presque pas mouillés...
Bilan:
200 mètres de "presque première": disons qu'on y croyait vachement jusqu'à ce que l'on tombe sur un point topo. L'explication: après avoir trouvé un shunt entre des blocs dans "l'explo à poursuivre" de la petite Lépineux, nous avons trouvé un puits de 6 mètres donnant sur un bel actif. Une trace d'acétylène, mais pas trace d'équipement pour la descente. Une fois dans l'actif, nous avons cavalé vers l'amont en nous disant que ça ne correspondait vraiment à rien sur la topo. Jusqu'au "drame"... On a alors décidé de pousser un peu la pointe pour pouvoir décrire l'endroit où nous étions allés. Au bout de 200 m, passage par une salle de 15 m sur 7 m environ avec des concrétions (stalagmites, stalagtites, colonnes, excentriques, dents de cochon) d'un blanc très pur dans un coin. Poursuite pendant 100 m dans un amont de plus en plus étroit mais haut de plafond, jusqu'à une bifurcation. Deux affluents de même débit, avec des dimensions réduites de moitié: passage possible, mais super pénible, ça frotte de tous les côtés. Arrêt sur "ras le bol" et manque de perspective, comme, sans doute, nos prédécesseurs. On décide alors de repérer l'aval, histoire de blinder nos observations. A ce moment là, nous ne savons pas encore que nous nous trouvons dans la branche avec la "zone de pluie" indiquée sur la topo. C'est en arrivant dans la salle marquant la bifurcation vers la branche du siphon (-192m) que nous comprenons où nous nous trouvons. Retour dans la petite Lépineux par le puits de 6m pour le déséquiper, en passant par le boyau merdique (encore un) qui sert de shunt.
Début de la remontée vers 18H30, pour une sortie de l'équipe vers 0H15.
Le matériel en place a été noté jusqu'au pas du diable (arrêt sur "plein le cul" de David et Erwan, j'avoue que je ne me suis pas proposé pour finir le boulot), il faudra compléter avec la jonction branche nord - pas du diable.
Conclusion:
A mon avis, pas de grande perspective du côté des amonts de Murubeltza: la bifurcation sur laquelle nous nous sommes arrêtés marque le début d'un gros rétrécissement et d'une progression encore plus pénible que d'ordinaire. Sauf à tenter des escalades dans les étages de l'actif (intérêt???), je ne vois pas de continuité possible dans ce secteur.
J'ajoute que passé le pas du diable, et en particulier entre le bas du puits de la grande prétresse et la salle des 3 PD, la progression est super chiante du début à la fin. Heureusement qu'il y a de beaux puits avant, parce que ce gouffre est extrêmement ingrat. Je ne sais pas si beaucoup de gens trouveront la motivation pour y descendre de façon régulière.
Allez, je laisse la parole à mes coéquipiers!