Présents : Blandine (Imitatrice d’animaux en tout genre), Wil (Conseiller en équipement) et Jean-Laurent (Disciple appliqué).
Objectif : -300m au réseau Jean Denis jusqu’à la rivière. Ambitieux, je vous l’accorde.
Tout commence donc le vendredi soir à la sortie du boulot, direction Mane et son célébrissime camping que nous atteignons vers 22h00 après avoir entamé de fort belle manière ce WE spéléologico-gastronomique. Blandine dégainant pour le repas du soir une boîte de gésiers confits. Cette arrivée nous permet d’assister à la débâcle rugbystique de la Perfide Albion contre les valeurs hommes verts venus du sud de l’Afrique : Angleterre/Afrique du Sud 0 – 36. Quand je vous dis que le WE s’annonce bien !
Et c’est sous la voûte céleste illuminée de mille étoiles que nous nous couchons. Fait marquant de cette nuit : Wil se lève pour aller pisser :pipiipipi: et ne manque pas de s’habiller complètement. Il nous expliquera plus tard que c’est parce qu’il avait peur d’être photographié ou filmé par Thomas dans une tenue peu à son avantage ! Quand à Blandine, nous sommes obligés de la rattraper vers 3h00 du matin, celle-ci voulant enkiter les cordes à une heure si tardive. Allez comprendre…
Samedi : au petit matin et une fois le petit déjeuner avalé, en avant pour la préparation des kits. Blandine si enthousiaste durant la nuit nous observe d’un œil circonspects tandis que nous sommes rejoints par notre voisin de camping, celui-ci exhibant fièrement ses paillettes d’or collectées à la bâtée dans les rivières Haut garonnaises. Wil profite de l’aubaine pour tailler un brin de bavette avec l’orpailleur tout en feignant d’ignorer mon activité d’enkitage. Le scélérat !
En repensant au vieux bonhomme et ses paillettes, nous ne pouvons pas ne pas nous imaginer JF avec quelques décennies de plus, déclenchant l’hilarité générale.
En avant pour la fontaine de l’Ours et feu, à l’assaut du trou. Un topo récupéré sur Internet nous conduit tout droit au but ! Wil se relâche, libéré de cette sombre angoisse qui lui tordait les tripes, appelé aussi syndrome du Barnache, de la Coquille ou plus généralement du trou introuvable.
L’entrée n’est pas bien grande et n’incite pas à l’optimisme. En effet, après un P7 nous devrions vite rencontrer une étroiture joliment nommée « Tire moi la tête ». Bref, on verra bien. J’attaque donc l’équipement du premier puit. Au bas de celui-ci un petit méandre nous mène à une première étroiture avalée sans autre forme de procès. Une seconde étroiture nous mène dans une petite salle et nous oblige à poser une corde non prévue. Bien joué la corde de sécu de 20m. Cool, l’étroiture « tire moi la tête » est passée. Viennent enfin les puits. Les vrais, un beau P22 plein gaz très esthétique, suivi d’un méandre donnant dans second puits P22 pas vilain plus. Je préciserai que Wil prend à ce moment le commandement des opérations. En effet, je n’ai pas été bien vite et le temps tourne. S’en suit un P24 « de merde » qui oblige Wil à penduler pour placer une tête de puit et un fractionnement à bout de bras. Un passage que l’on qualifiera de « physique » obligeant même Wil à remonter pour aider Blandine. Afin de ne pas embuer vos yeux chaste, je ne relaterai pas le vocabulaire employé lors de ce passage d’anthologie. Nous voici en bas du P24 et il fait faim.
Time for lunch ! Wil propose à Blandine d’équiper les petits puits qui doivent suivre.
Wil : Veux-tu équiper la suite Blandine ?
Blandine : Rôôôt ! Oups pardon je veux bien équiper.
Jean-Laurent : Thomas est avec nous ?
Blandine : non c’est moi qui suis stressée. Hips, Rôôôt.
Wil : On croirait qu’il y a un ours dans le réseau !
Blandine : T’arrêtes, ou je te mets un coup de coude. Rôôôôôôôôt. Et encore ça pourrait être de l’eczéma.
Bref Wil savoure son infâme Bolino à la sauce tomate qu’il n’aime pas, Blandine se délecte de ses nouilles chinoises et moi je contemple mon Bolino hachis Parmentier en me remémorant les propos de Thomas dans le Behiako sur la gueule du hachis à l’allée ou au retour (cf. CR du Behiako). Une fois le repas avalé c’est reparti avec Blandine à la manœuvre sous l’œil attentif de Wil. « Burp », encore un borborygme de Blandine. Seulement, le doute s’insinue dans l’esprit du Gaïde. Point d’enchaînement de petit puits mais plutôt une diaclase de taille modeste (pour ne pas dire petite). Courageux, j’encourage Blandine à aller voir tout cela. Après tout, c’est elle qui équipe le tronçon. De plus la digestion me pèse et je ne me sens pas très bien à l’idée d’aller m’enfermer là dedans. Wil s’engouffre dans la diaclase à son tour pour aller voir. Bof, bof, bof, il y a bien un petit puit mais cela ne correspond visiblement pas avec le topo. L’idée de se faire passer les kits dans ce tronçon mine le moral des troupes. Wil souhaite aller voir une lucarne dans le P24 et pense que peut-être nous sommes nous fourvoyés dans l’interprétation du guide.
Et c’est parti pour une petite remontée et un nouveau pendule (modeste le pendule). Nous prenons pied sur la plateforme et décidons de descendre. Tiens, cela ressemble à la description, P5, P5 et P8. Et bien non, nous avons basculé dans un autre réseau : La Choucrave. Fort esthétique au demeurant avec 2 belles salles dont celle particulièrement remarquable du Bilithe. C’est un régal visuel compensant la déception de ne pas être descendu plus bas. En effet, il est 19h00 et nous ne sommes qu’à -100m…
Tant pis pour la rivière à -300m, nous décidons de remonter. Tandis que Blandine déséquipe « Rôôôôt » avec les conseils de Wil, je remonte préparer un thé pour mes deux compagnons.
Et c’est parti, direction la surface. J’ouvre la voie, Blandine me suit et Wil déséquipe. Le P24 est avalé suivi du P22. J’attends Blandine pour qu’elle me fasse passer son kit dans cet endroit peu confortable. Nous voici dans le méandre. Wil nous rejoint. Le passage de ce méandre avec les kits nous extorque à chacun un chapelet d’injures à faire pâlir un poissonnier des Capucins ! Cela va du très distingué et polyglotte « shit » de Blandine au plus effusif et explicite « putain de méandre de merde » de Wil, en passant par le rageur « saloperie de méandre » en provenance directe de mes entrailles.
Le dernier puit est avalé par chacun sans histoire, tout comme l’étroiture « tire moi la tête ». Blandine nous fait une démonstration de ses talents d’imitatrice : un coup de chauve-souris si bien imité qu’une représentante nous accompagne durant la remontée.
Arrivé dans le dernier puit, Blandine découvre un filon de pierres cristallines. Wil en découvre une particulièrement belle :
Wil : Et ! Dans celle là se reflète mon image !
Jean-Laurent : Et alors ? Tu te trouves beau ?
Wil : Oui !
Jean-Laurent : C’est le miroir aux alouettes alors !
Wil : T’es trop con !
Blandine : Beurp, Rôôôôt !
Sur ce, je remonte le puit, Blandine suit de près. Wil interpelle Blandine en lui disant qu’une chauve-souris vient de se poser sur son bras. Blandine demande si cela est vrai, Wil répond qu’évidemment que non et moi je me bidonne en haut du puit.
Il est 22h30 et nous ressortons du trou les papilles dilatées à l’idée du succulent repas qui nous attend au camping. 23h30, nous y sommes enfin, Wil et moi piquons allègrement une table et les chaises de jardin d’un des bungalows. Puis place au festin :
Entrée : Fois gras.
Plat de résistance : Saucisses confites sur un lit d’haricots tarbais cuits à la graisse d’oie et aux carottes.
Dessert : Gâteau aux pépites de chocolat.
Le tout accompagné d’un Médoc.
Le silence se fait et seul le bruit des mandibules vient troubler la sérénité de cette belle nuit de septembre. Nous nous couchons repus et enjoués à l’idée de la tête des personnes qui liront ce compte rendu.
Dimanche : Retour sur Bordeaux en passant par la case rivière afin de nettoyer le matériel :thidetqzs:. Ce qui est chouette avec ce réseau, c’est que c’est propre.
Bilan : certes nous ne sommes pas parvenus à -300m mais c’est une bonne sortie « perfectionnement équipement » de 11h00 tout de même. Le réseau est beau mais à trois c’est limite. Les quelques étroitures usent même si elles ne sont pas très sélectives. Ce réseau mérite vraiment une autre sortie eût égard à son esthétique. Il faudra être idéalement 5 ou 6 personnes afin de se relayer pour le portage des kits.
Blandine appelée aussi Patrika ou encore Patrikette en raison de son intense activité gastrique et matinale est prête pour un concours de rôt avec Thomas. Vivement la prochaine sortie !!!